Visite NESO chez la famille Ménadier

14112015-DSC_1736

Ferme de La Terrasse

10 adultes et 2 enfants des AMAP de Clermont-Bien-assis, Cébazat et Aubière se sont retrouvés le samedi 14 novembre pour visiter la ferme de La Terrasse et découvrir ses habitants et son fonctionnement.

Histoire de la ferme

C’est une ferme familiale en activité depuis 1920. Le Groupement Agricole d’Exploitation en Commun actuel concerne la 5ème génération. A l’origine, l’exploitation était très diversifiée : élevage, production de lait, de céréales et fourrage. Depuis 1970, à l’installation de Mr Ménadier (père d’Aurélie et de Yannick), la ferme s’est modernisée et spécialisée en production de lait. Petit à petit, le volume du troupeau a augmenté.

Le passage en bio s’est fait en 2000 sous l’influence d’amis agriculteurs déjà en bio et avec une réflexion commune.

En 2015  Aurélie et Yannick sont entrés dans le groupement.

1

Le GAEC comprend 5 personnes : Aurélie, Yannick, leurs parents et leur oncle. Depuis la mise en œuvre de l’atelier de transformation et la vente directe, il a été possible de rémunérer un 5ème associé.

Mr Ménadier père envisage de partir à la retraite prochainement et le GAEC recherche actuellement un associé. L’entrée dans un GAEC qui est une société coopérative se fait par l’achat de parts sociales.

Le terrain 

Le groupement foncier agricole est de 170 hectares situés à La Terrasse et à Courpière (3 à 4 km plus loin) dont 140 hectares en foin et pâturages et 50 hectares en céréales. Cette surface permet 85 à 90 % d’autonomie et l’utilisation d’aliments complémentaires pour le troupeau seulement en hiver.

Les bâtiments 

Le bâtiment de stockage construit en 2003 comprend une partie pour les balles de foin rondes mais la plupart du stock est fait en vrac. Aurélie nous explique que le foin séché en vrac est de meilleure qualité nutritionnelle car moins brulé par le soleil pour le séchage dans les champs et moins manipulé (on perd ainsi peu de petites feuilles). Il y a trois grandes cellules de stockage possédant un caillebotis au niveau du sol qui permet la ventilation pour le séchage. En effet l’air chaud stocké entre la toiture et l’isolant est récupéré et orienté par un ventilateur pour le séchage du foin. Un des projets serait l’installation de panneaux solaires pour être autonome en énergie.

6

Le bâtiment actuellement utilisé pour la transformation (yaourts, fromages frais et, à l’avenir fromages affinés)  est trop petit. Un nouveau bâtiment de 35 m2 en auto-construction est en cours d’achèvement.

Les autres bâtiments sont l’étable avec la salle de traite et le labo de fabrication adjacents et plus loin la nurserie pour les veaux.

Le troupeau 

  • Les vaches

Le troupeau est constitué de 65 à 70 vaches laitières de différentes races dont la majorité de Simmental (origine suisse) mais aussi Brunes des Alpes (pour le plaisir de Olga Ménadier qui trouve ces vaches très belles), quelques Prim’Holstein et 3 Ferrandaises.

2  4

Les animaux vivent dans les pâturages la plupart de temps et sont rentrés en hiver (mi-novembre à avril). A l’intérieur, ils dorment sur des aires paillées. Pour leur bien-être et se débarrasser des éventuels parasites, elles ont aussi à disposition une brosse de grattage-massage !

En plus de l’herbe broutée dans les paturages ou du foin (en hiver), des compléments alimentaires (céréales et minéraux) sont distribuées au moment de la traite,  en fonction des besoins de chaque animal. Les besoins en minéraux et protéines sont différents suivant les périodes de lactation et en fonction  d’un contrôle de la qualité effectué une fois par  mois.

Chaque vache est équipée d’un collier à puce et lorsqu’elle se présente à la mangeoire, la ration qui lui est distribuée a été programmée en fonction de ses besoins. Les besoins en compléments alimentaires sont très importants les 150 jours suivant  le vêlage.

Le lait cru est analysé tous les trimestres bactériologiquement et qualitativement. Légalement, il se conserve 3 jours s’il ne subit aucun traitement (pasteurisation, stérilisation).

Ces compléments alimentaires, essentiellement sous forme de méteil : mélange de céréales (blé, avoine, seigle, orge…), de protéagineux (pois fourragers), de luzerne broyés, sont produits sur 20 hectares de production céréalière. Les compléments alimentaires manquants sont achetés chez un fournisseur local Bio (Couzeron) qui travaille avec des producteurs locaux.

Le foin est stocké en vrac, en balles rondes et une petite partie en stockage humide (enrubannage pour les premières coupes d’herbe au printemps qui sont très humides dans notre région)

L’étable est nettoyée quotidiennement quand les vaches sont dans la « salle d’attente » pour la traite avec un ingénieux système (scientifiquement appelé hydrocurage). C’est un système de chasse d’eau. L’eau de pluie est stockée dans des cuves sur un des petits côtés de l’étable. La surface de l’étable est légèrement décline. On libère l’eau des cuves qui s’écoule dans l’étable emportant tout le fumier. Cette eau chargée arrive de l’autre côté de l’étable dans des cuves de décantation. On récupère ainsi les composants dans des cuves différentes : les éléments solides (fumier) sont séparés des éléments liquides.

Les éléments liquides subissent une double décantation : le liquide clair ainsi obtenu est remonté avec une pompe dans les cuves pour être réutilisé pour le système de chasse d’eau. Le lisier issu de la décantation rejoint le fumier. Ils sont destinés à la fertilisation des pâturages où ils servent d’engrais naturels. Les animaux sont essentiellement soignés avec des huiles essentielles, en particulier pour prévenir les mammites.

  • La reproduction :

Les vaches sont inséminées artificiellement. Une insémination coûte 50 € et il faut inséminer environ 3 fois pour que ça marche. Le choix du donneur et de la receveuse se fait sur des animaux rustiques ayant un bel aplomb et de belles mamelles. Entre en jeu, également, dans le choix de la vache, les taux en matière grasse et en protéines du lait.

Les veaux femelles sont gardés pour le renouvellement du troupeau de vaches laitières. Une vache produit environ 11 ans sauf accident, une moyenne de 20 litres de lait par jour.

Les mâles sont transformés en bœufs et élevés pour la viande. 2 taureaux ont été  conservés pour la 1ère fertilisation des génisses, pour lesquelles la période de chaleur est plus difficile à repérer que pour les vaches.

Les génisses sont mises au pré par lot de 8 avec le taureau. Actuellement, un lot de génisses Simmental pure race est introduit dans le troupeau.

  • Les veaux :

Les veaux sont enlevés à leur mère dès la naissance et mis en nurserie. Ils sont alimentés au biberon. 2 biberons de 3 litres par jour sont nécessaires. Le sevrage se fait vers 2 mois. Ils sont, ensuite, nourris avec des granulés à base de luzerne. Ils prennent aussi des oligoéléments et de l’huile de foie de morue pour être fortifiés. Ils prennent en plus du kéfir pour permettre une bonne colonisation intestinale.

Le veau n’est pas alimenté en prairie avant l’âge de 1 an à cause des risques d’infections parasitaires.

Les parasites sont traités avec des produits biologiques ou parfois en conventionnel si l’infection est trop importante. 2 traitements conventionnels par an sont autorisés dans la charte bio. La famille Ménadier a fait le choix de ne pas vacciner ses vaches.

La production 

  • La salle de traite :

La traite se fait de 6 h à 9 h 30  et de 17 h à 19 h. On peut traire 12 vaches à la fois. Il fait laver les tétines, faire sortir un 1er jet de lait à la main avant de placer les trayons et à la fin de la traite on obture le canal galactophore du pis avec un film protecteur à base de plantes pour éviter les mammites. C’est Olga Ménadier qui s’occupe de la traite.

5

  • La production :

Une vache produit environ 20 litres de lait /jour en dehors de la période de lactation. Un litre de lait bio est payé 45cts et 25cts le litre pour le conventionnel.

La production est de 400 000 litres de lait. 1000 litres/jour partent à la laiterie bio (tournée spéciale) et 600 litres de lait/semaine à l’atelier de fabrication pour la vente locale.

La nouvelle production dans le nouveau bâtiment permettra la fabrication de tomes. La fabrication de faisselles et fromages blancs se fera aussi dans le nouveau bâtiment. Le beurre et les yaourts seront toujours fabriqués dans l’ancienne fromagerie. L’objectif est l’utilisation de 50 000 litres par l’atelier de fabrication.

La production de la fromagerie est écoulée pour 80% en AMAP (4 AMAP) + marchés et 20% en cantine scolaire.

Nous remercions chaleureusement la famille Ménadier pour leur sympathique accueil et Aurélie pour son exposé exhaustif et pédagogique complété par les interventions de sa maman.